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6 octobre 2005

Nouvelle attaque frontale des Américains contre l'A 380

aérien Selon le «Wall Street Journal», le super-jumbo européen provoquerait des turbulences susceptibles de perturber les avions volant dans son sillage.

Delphine Denuit

[06 octobre 2005]

L'Airbus A 380 pourrait affronter une nouvelle zone de turbulences aux Etats-Unis. Les autorités de l'aviation civile américaine (FAA) ont bien l'intention de mener l'enquête. Cette fois-ci, ce sont les réacteurs et la forme de l'appareil qui sont en cause. Selon le Wall Street Journal, les moteurs du plus gros avion commercial jamais construit provoqueraient de très fortes turbulences. Et ce, au point d'être dangereuses pour les avions qui atterrissent et décollent dans le sillage du nouveau super-jumbo. S'il se confirmait que ces turbulences sont à ce point dangereuses, l'A 380 pourrait imposer des mesures de sécurité spécifiques. De telles mesures seraient alors particulièrement pénalisantes pour les aéroports acceptant d'accueillir le nouvel appareil. Imposer quelques secondes d'attente supplémentaires aux avions qui s'apprêtent à décoller ou atterrir dans le sillage d'un A 380 aurait à terme un impact non négligeable sur le trafic, et partant sur le volume d'affaires des aéroports. Une telle accusation, si elle se confirme, serait aussi pénalisante pour Airbus dont l'un des arguments commerciaux réside dans les capacités de son super-jumbo à même de désengorger les grands aéroports mondiaux !


Une polémique au mauvais moment


Ce phénomène de turbulences n'a rien de bien nouveau. Elles sont d'autant plus longues à se dissiper que le vent est faible. L'A 380 pèse 560 tonnes. Son envergure de 80 mètres en fait le plus gros avion commercial jamais construit. Avec ses quatre réacteurs, comparables à ceux du Boeing 747, il provoque d'évidence de fortes perturbations en vol. Mais la mesure exacte de leur impact reste à réaliser. Interrogé hier, un représentant d'Airbus n'a pas nié l'existence de ces turbulences. L'appareil fait actuellement l'objet «de prises de mesures poussées qu'Airbus est le premier à réaliser», souligne-t-il.


Selon le journal, qui ne cite pas de source, certains régulateurs américains chercheraient à augmenter de 40%, voire 50%, la distance limite de 5 miles nautiques imposée pour les avions décollant derrière un Boeing 747.


Selon Airbus, le premier exemplaire de l'A 380 continue, après 400 heures de vols, «de subir les essais et tests nécessaires à sa future certification». Celle-ci devrait avoir lieu pendant le premier semestre 2006. Qu'elle bute sur ce type de problème pourrait avoir un impact sur la rentabilité du programme ou retarder à nouveau les livraisons alors qu'Airbus a déjà pris six mois de retard.


Les allégations du Wall Street Journal tombent en tout cas au plus mauvais moment pour le constructeur européen. Ses actionnaires doivent donner aujourd'hui même leur feu vert au lancement industriel du futur long-courrier A 350 (lire ci-dessous). Or, pour ce nouveau programme, Airbus a sollicité des avances remboursables auprès de quatre pays partenaires (Allemagne, Espagne, Grande-Bretagne, France) pour financer son nouvel appareil. Comme les Etats-Unis et l'Union européenne sont actuellement en conflit sur les aides publiques à l'aéronautique, les nouvelles allégations américaines n'ont d'évidence rien de neutre. Plus curieusement, elles ont été lancées alors qu'Airbus publiait au même moment six pleines pages de publicité pour l'A 380 dans le Washington Post. Si elle devait prendre de l'ampleur, cette nouvelle affaire pourrait rappeler la manière dont il y a trente ans, les Etats-Unis avaient cherché à mettre le Concorde hors jeu. Le bras de fer continu

http://www.lefigaro.fr/eco-entreprises/20051006.FIG0035.html?142126

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